La Place du Souvenir Africain s’est transformée jeudi en un véritable laboratoire de créations contemporaines avec l’inauguration officielle des pavillons numériques du Festival ECOFEST 2025. Entre innovations technologiques, ambitions politiques et effervescence artistique, le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme du Sénégal, Amadou Bâ, a livré un discours dense, révélateur d’une stratégie claire : faire du numérique un pilier incontournable pour renforcer, protéger et projeter la Culture ouest-africaine dans le monde.
La cérémonie restera comme l’un des moments marquants de la première édition du Festival des Arts et de la Culture de l’Afrique de l’Ouest (ECOFEST 2025).
Le Salon de l’innovation et de la créativité du Festival, établi à la Place du Souvenir africain, comprend le Pavillon des savoir-faire patrimoniaux et artistiques et le Pavillon de l’innovation technologique et de la création numérique.
Un espace de créations numériques
Le public, composé d’artistes, de responsables institutionnels, de commissaires d’exposition, de jeunes créateurs, de curateurs étrangers et d’organisations professionnelles de la Culture, témoigne de l’importance stratégique de cette nouvelle infrastructure.
Le Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme en ouvrant la cérémonie, a immédiatement souligné le rôle clé joué par la CEDEAO et l’UMOA. Selon lui, l’engagement de ces deux institutions en faveur des Arts et de la Culture en Afrique de l’Ouest traduit « une vision résolument moderne de la Culture, considérée comme un outil d’intégration, mais aussi comme un levier économique capable de transformer nos pays ».
Il a ajouté que « la Culture n’est pas un luxe, c’est une nécessité vitale, surtout dans un contexte où nos sociétés sont traversées par des défis politiques, sociaux et sécuritaires majeurs ».
La Culture, une solution aux crises politiques
Dans un discours profondément ancré dans l’actualité de la région, M. Amadou Bâ a rappelé que l’Afrique de l’Ouest traverse une période d’incertitudes politiques, où les crises institutionnelles et les tensions sociales menacent souvent la cohésion.
« La Culture est un bouclier. Elle permet de maintenir l’unité, d’ouvrir le dialogue, de créer des espaces où les citoyens peuvent se reconnaître et s’exprimer librement », a-t-il souligné.
Les œuvres exposées dans le cadre de ce Salon de l’innovation et de la créativité ont illustré la vitalité impressionnante de la création ouest-africaine. Des sculptures, installations, performances numériquement augmentées, projections immersives et créations en réalité virtuelle réalisées par des artistes du Sénégal, du Mali, du Bénin, du Nigeria, du Liberia, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso ont révélé la diversité des esthétiques et des approches.
« Nos artistes ne sont pas en marge du monde, ils en sont aujourd’hui l’un des moteurs les plus puissants. Beaucoup de musées et de grandes maisons d’art internationales viennent désormais chercher ici ce souffle neuf que seule l’Afrique peut offrir », a fait remarquer le Ministre.
Les nouveaux pavillons numériques, répartis autour de la cour centrale de la Place du Souvenir, offrent des équipements de pointe rarement accessibles sur le continent. On y trouve des salles immersives à 360 degrés, des laboratoires audio-visuels, des studios de capture de mouvement, des ateliers de post-production numérique, des espaces d’archives digitales et des centres de formation continue. Ces pavillons permettent non seulement de moderniser les pratiques artistiques, mais aussi de créer une véritable économie autour du digital.
« Ces pavillons sont une réponse directe aux limites que nous connaissons depuis longtemps : manque d’espace d’exposition, rareté des outils professionnels, difficulté à accéder au marché international », a affirmé le Ministre, ajoutant que « le numérique permet de contourner des frontières qui, hier encore, semblaient infranchissables ».
Il s’est réjoui du fait que grâce à ces infrastructures, un artiste de Saint-Louis au Sénégal, de Bobo-Dioulasso au Burkina Fao ou de Cotonou au Bénin pourra diffuser ses œuvres et vendre ses créations à New York, Lagos, Tokyo ou Paris.
Cependant, le Ministre a tenu à rappeler les défis persistants du secteur culturel, notamment la précarité dans laquelle vivent de nombreux artistes, les obstacles administratifs, l’absence de mécanismes de financement pérennes, la domination du marché informel et le manque de formation technique adaptée aux exigences actuelles.
« Nous devons combattre l’idée selon laquelle la Culture serait un secteur marginal. C’est un secteur qui peut créer des milliers d’emplois, structurer des filières, générer des revenus et renforcer notre souveraineté. Mais cela exige des politiques ambitieuses et cohérentes », a lancé le Ministre Amadou Bâ.
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