Par: Fatou Krubally
La lettre de gestion 2023 du Vérificateur général a mis au jour une série de violations en matière d’approvisionnement, d’irrégularités contractuelles et de paiements inexpliqués dans le cadre de la construction de la nouvelle salle de banquet du Bureau du Président.
Cela a suscité des inquiétudes concernant le respect de la loi de l’Autorité gambienne des marchés publics (GPPA) et d’éventuelles pertes financières s’élevant à plusieurs millions de dalasis.
Selon l’audit, le Bureau du Président s’est appuyé sur une méthode d’approvisionnement par source unique, malgré les avertissements de la GPPA selon lesquels la justification « ne répondait pas aux conditions » énoncées à l’article 44 de la loi sur la GPPA de 2014. Le rapport a signalé des risques de partialité, un contrôle insuffisant et une possible pression exercée sur l’autorité d’approvisionnement pour approuver le contrat.
L’audit a également relevé des écarts financiers dans les bons de paiement, notamment un trop-payé de 50 000 GMD sur les travaux de climatisation et une surestimation des besoins où quinze climatiseurs avaient été demandés, mais seulement quatorze installés. L’unité manquante, d’une valeur de 154 000 GMD, demeure non résolue.
Dans un autre cas, le bordereau des quantités (BOQ) comprenait deux lignes distinctes pour la fourniture et l’installation de climatiseurs de plafond à cassette, pour un total de 3,29 millions GMD, ce que les auditeurs ont averti pourrait constituer un double paiement pour le même travail.
L’élément le plus frappant demeure toutefois l’inflation du prix du contrat. Le projet avait été initialement approuvé à 23,9 millions GMD, avant d’être révisé à 42,6 millions GMD. Pourtant, les paiements effectifs effectués via le système de gestion financière du gouvernement se sont élevés à 52,4 millions GMD, soit un excédent de près de 10 millions GMD au-dessus du montant révisé du contrat. Le Vérificateur général a qualifié cette hausse d’injustifiée et bien supérieure aux seuils autorisés par les règles d’approvisionnement.
D’autres lacunes relevées comprennent l’absence de garantie de bonne exécution de la part de l’entrepreneur, la libération prématurée d’une retenue de 5 % d’une valeur de 2,13 millions GMD près d’un an avant son échéance, ainsi que l’absence de dates de début et de fin sur le document contractuel original. Le rapport a également noté que le projet, qui devait s’achever en juillet 2023 après deux prolongations, n’a été terminé qu’en décembre 2023, reflétant une supervision faible et une mauvaise gestion contractuelle.
Les auditeurs ont averti que ces problèmes violent non seulement la loi de la GPPA, mais exposent également le gouvernement à d’importants risques financiers et opérationnels. Ils ont recommandé un respect plus strict des règles d’approvisionnement, une vérification rigoureuse des paiements et un renforcement du contrôle des contrats afin de protéger les fonds publics.
Bien que la direction ait soutenu que les modifications et travaux supplémentaires avaient été approuvés, les auditeurs ont noté qu’une seule approbation de la GPPA avait pu être vérifiée, laissant cinq modifications supplémentaires d’une valeur de 4,4 millions GMD sans justificatif.
Les conclusions, classées à plusieurs reprises comme hautement prioritaires, soulignent les faiblesses persistantes dans les systèmes de passation de marchés et de gestion financière du gouvernement, le projet de la Présidence servant d’exemple coûteux de non-conformité et de manque de supervision.
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