Par: Fatou Krubally
L’ancienne secrétaire de la Commission Janneh, Ramatoulie Sarr, a déclaré jeudi devant un comité spécial que l’avocate principale de la Commission, Amie Bensouda, exerçait trop d’ingérence dans l’administration de la commission, la marginalisant et influençant directement des opérations clés.
Mme Sarr a témoigné que ses assistantes, Fatou Drammeh et M. Kebba Bojang, contournaient son autorité et rendaient compte directement à l’avocate principale. « Elles passaient la plupart de leur temps dans le bureau de l’avocate principale ; c’était comme leur deuxième bureau », a-t-elle dit, ajoutant que les décisions concernant la vente de tracteurs et de véhicules venaient de l’avocate principale et non de son bureau.
Elle a également révélé que certaines correspondances étaient envoyées directement à l’avocate principale, contournant le secrétariat et sapant son rôle de gardienne des archives. Mme Sarr a déclaré qu’elle n’avait vu certains rapports, notamment RS34 et RS39, que plusieurs mois plus tard, alors qu’elle compilait des dossiers pour le ministère de la Justice.
« Chaque fois que je demandais des rapports ou exprimais des préoccupations, les commissaires me disaient de me concentrer sur mon travail », a-t-elle déclaré au comité, soulignant la difficulté à affirmer son rôle administratif. Elle a reconnu qu’elle s’abstenait parfois d’attribuer des tâches à ses assistantes, par crainte que toute mauvaise gestion ne soit imputée à elle.
Deux exemples qu’elle a cités illustrent l’impact de cette ingérence : des réunions sur la vente de tracteurs auxquelles elle a été exclue, et la décision de diviser ses assistantes en deux équipes pour les ventes, ce qu’elle n’avait pas autorisé. « La coordination de l’ensemble des ventes aurait dû venir de la secrétaire, mais ce n’était pas le cas », a déclaré Mme Sarr.
Son témoignage a dressé le tableau d’une administration divisée, où elle conservait une autorité formelle mais où l’avocate principale contrôlait effectivement les décisions clés. « Dans une très large mesure, mon autorité a été usurpée », a-t-elle affirmé.
Le comité poursuit son enquête afin de comprendre les conséquences d’une ingérence excessive sur le fonctionnement de la commission et sur la gestion des actifs identifiés par celle-ci.
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